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article COMinside

Des préservatifs écolo et végan : zoom sur la contraception durable

Voici un article de COMinside, le webzine de l’ESP, terrain d’entraînement rédactionnel des ESPiens. Cette semaine nous vous partageons celui écrit par Batistin Barthe, étudiant en Bachelor 2e année.

Jeudi 13 février 2020 : journée internationale du préservatif ! L’occasion de promouvoir ce mode de contraception … et les nouvelles tendances qu’il adopte, principalement éco-responsables. Eh oui, ce marché est également touché par la prise de conscience environnementale. Il existe désormais des préservatifs spécifiquement conçus pour faire l’amour de façon plus responsable, bons pour votre corps comme pour la planète. Explications.

Après 60 siècles d’existence, l’heure de l’eco-responsabilité a sonné !

Et avant tout, un petit précis historique. Qu’on se le dise, le premier préservatif a plus de 6 000 ans ! Pour preuve, une statuette égyptienne de cette période représente un homme équipé avec ce qu’on peut considérer comme le premier modèle du genre, ouvrant la voie à d’autres spécimens qui jalonnent l’Histoire. Boyaux de mouton, vessies de porcs ou de chèvres, on use initialement de matériaux animaux pour les fabriquer, éventuellement de tissu. L’usage du caoutchouc n’intervient que dans la seconde moitié du XIXeme siècle.

Quant aux préservatifs actuellement en vente, ils sont élaborés soit en latex synthétique, soit en latex naturel, soit en Duron, un polyuréthane unique deux fois plus résistant que le latex et qui permet d’obtenir un film plus fin afin d’augmenter les sensations (dixit Le Roi de la Capote, dont nous reparlerons plus loin). Bref, du chimique … dans lequel on trouve encore des éléments d’origine animale ! Les modèles en circulation comportent, outre des traces de polyuréthane (un dérivé du pétrole) et tout un tas de conservateurs et de stabilisateurs chimiques pouvant provoquer irritations et allergies, des substances animales telles que la caséine (une protéine présente dans le lait).

Ajoutons que les marques spécialisées n’hésitent guère à tester leurs produits sur les animaux, pratiques considérées comme cruelles. Et que la production du latex constitue un gouffre écologique, entre culture intensive, déforestation sauvage, usage de pesticides … sans parler de la pollution générée par les préservatifs usagés jetés dans la nature. Bref, si le préservatif est devenu un incontournable en matière de contraception et de protection face aux maladies vénériennes, SIDA en tête, il pose réellement question en matière d’éthique de fabrication.

Une nouvelle ère pour les préservatifs écolo et vegan ?

Conscientes du problème, de plus en plus d’enseignes du secteur veulent trouver une alternative vegan,  respectueuse de l’environnement. Avec quelques soucis, on s’en doute. Les géants tels que Durex, qui ont déjà mis en ventre des gels lubrifiants 100% d’origine naturelle, peinent à passer ce cap qui suppose de repenser toute la chaîne de fabrication et de revoir les coûts de production à la hausse. Des marques moins connues ont néanmoins tout misé sur cette mutation, avec une variété assez impressionnante dans les gammes de produits.

La marque suisse Green Condom propose des préservatifs sans paraben, sans gluten, sans caséine et « Cruelty Free ». Fair Squared mise quant à elle sur le latex 100% végétal, utilisant du caoutchouc provenant d’une plantation équitable en Inde. Sanscaséine bien sûr. L’australien Glyde condoms a été l’un des premiers à prendre le tournant du vegan, remplaçant la caséine par un extrait de charbon. Les modèles de Sir Richard’s sont fabriqués dans un latex naturel, sans glycérine, sans paraben, sans spermicide et sans polyuréthane : ce sont les plus fins actuellement disponibles dans le commerce. Les très suédois « Birds’n Bees » de chez RFSU, perlés et nervurés, allient écologie et sensation.

Certaines de ces marques sont investies dans le combat écologique, reversant une partie de leurs bénéfices pour lutter contre la déforestation, s’engageant à délivrer une partie de leur stock aux pays en voie de développement, militant pour l’avortement, l’éducation sexuelle ainsi que le droit à la sexualité. Elles manquent néanmoins de visibilité. Et pour cause : l’éducation sexuelle demeure un sujet tabou dans beaucoup de familles, mais aussi dans des institutions publiques telles que le collège et le lycée. Si les milieux associatifs font un travail exemplaire, il reste encore beaucoup à faire, notamment sur internet où les jeunes s’informent de plus en plus.

Faire tomber les barrières

Du coup, ces marques opèrent dans la discrétion, en jouant la carte de l’expertise et de l’engagement. C’est donc sur les réseaux sociaux qu’elles réalisent leur communication, (encore très succincte en France, nous parlons d’enseignes anglo-saxonnes en majorité). Quasiment toutes ont des sites vitrines (que vous trouverez en lien à la fin de cet article) où elles exposent leurs gammes, expliquent leurs modes de fabrication, détaillent leur engagement, font acte de pédagogie et vendent leurs produits. Toutes ne sontdu reste pas spécialisés en préservatif ; Fair Squared propose en parallèle un large catalogue de cosmétiques éthiques et responsables.

Vous pouvez aussi trouver ces derniers dans les magasins bio, certains Biocoop, Naturalia ou Bio C bon. Et pourquoi ne paségalement consulter des sites de e-commerce spécialisés dans le bio tels que Greenweez ? On peut aussi se tourner vers des plateformes dédiées au commerce du préservatif tels que Condomz. Et puis, il y a un incontournable de l’achat de préservatif à la française : Le Roi de la Capote. Vous y trouverez une déclinaison de produits absolument incroyable et le conseil éclairé de passionnés. Par ailleurs, les magazines en ligne communiquent sur le sujet : webmags dédiés au vegan, écolo type Consoglobe ou Mieuxvivreautrement.com, médias spécialisés dans la santé, mais également organes de presse généralistes comme Libération ouLe Bonbon … le thème commence à intéresser les journalistes, dans le sillage du débat sur la protection de la planète.

Il était temps : selon Planetoscope, on produit en moyenne 27 milliards de capotes par an (le chiffre date de 2015) soit un chiffre d’affaires qui frôle les 5 milliards d’euros. Une manne pour les grands groupes qui abordent leur transition écolo timidement, devant une demande grandissante, et l’apparition de ces concurrents en émergence. Reste le coût. Une dizaine de préservatifs éthiques se négocie entre 6 et 10 euros en moyenne … A titre de comparaison, une boite de 12 Durex Pleasure Me vendu en e-commerce vaut 8,25 euros. La différence est faible pour les porte-monnaie, lourde de conséquences pour la planète. Reste donc à avertir le public, à faire tomber les barrières, pour promouvoir une manière plus éthique d’envisager le préservatif.

 

Pour en savoir plus (et éventuellement acheter les vôtres) :

https://www.leroidelacapote.com/content/histoire-preservatif-7?gclid=CjwKCAiA4Y7yBRB8EiwADV1haXTLVN3XRSXS0akkVX1mp3sk3oJhwN-Pp-SPYCKh0lGg9eN0OWV8bhoCxJQQAvD_BwE

https://next.liberation.fr/vous/2019/09/07/preservatifs-vegans-vibros-biodegradables-comment-passer-au-sexe-ecolo_1742025

https://www.femininbio.com/sante-bien-etre/selections-shopping/preservatifs-ecolo-notre-selection-shopping-90808

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/haute-savoie/suissehaute-savoie-avez-vous-deja-teste-preservatif-bio-vegan-1783381.html

https://www.planetoscope.com/lamour/578-nombre-de-preservatifs-fabriques-dans-le-monde.html

https://fr.greencondom.club/

https://www.fairsquared.com/en/

https://www.glyde-condoms.com/

https://jimmyjane.com/

https://www.leroidelacapote.com/

https://www.greenweez.com/

www.condomz.fr

https://www.bivea.fr/

https://www.rfsu.se/

Batistin BARTHE – Bachelor 2eme année -2019/2020