Interview Marie Roussel (ESP 2012) : Do you speak programmatic ? À la rencontre de notre alumni, Senior Account Manager – Supply chez Quantcast
En traversant la Manche, l’objectif de notre Alumni Marie Roussel (ESP 2012) était de se perfectionner en anglais et de découvrir de nouveaux horizons. Sept ans plus tard, nous la retrouvons Senior Account Manager – Supply chez Quantcast, un des leaders de la publicité digitale spécialisé dans la mesure d’audience grâce au data processing.
Marie navigue dans le digital depuis ses premières expériences. Au-delà de son expertise établie, c’est sa curiosité et sa soif d’apprendre qui lui ont permis d’évoluer dans le bassin londonien et de s’y épanouir aussi bien professionnellement que personnellement.
Elle revient aujourd’hui sur son parcours et nous présente son quotidien, le tout sans tarir d’éloges sur la British way of life.
Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?
Après l’ESP, j’ai eu la chance de pouvoir rester dans le groupe qui m’avait offert mon stage de fin d’études : RTL. À RTL, je m’occupais de tous les projets qui avaient pour but de générer plus de revenus en publicité digitale. Une grosse partie de mon travail était l’évangélisation du digital auprès des équipes radio afin qu’elles proposent plus de digital dans leurs propositions commerciales. Je travaillais aussi sur toutes les propositions commerciales digitales qui impliquaient une partie éditoriale (par exemple mettre en place de la création de contenu pour des marques avec nos journalistes ou bien créer un mini site pour une marque). Je m’occupais aussi de la mise en place des espaces publicitaires sur les sites du groupe (quel format, quelle position ? etc.).
Après plus de 4 ans à RTL, j’ai voulu améliorer mon anglais qui n’était pas super au point. J’ai donc décidé de partir à Londres connue pour être assez en avance en publicité digitale en Europe. Après plusieurs petits boulots (afin de perfectionner mon anglais), j’ai rejoint Sublime (aujourd’hui Azerion UK), boîte française en publicité programmatique autour de formats rich media. Pour simplifier, nous achetions de l’inventaire publicitaire sur nos sites partenaires que nous revendions aux agences et annonceurs ensuite. Je m’occupais du network de sites avec lesquels nous travaillions au UK, puis également aux US et en Allemagne. Mon rôle était de faire en sorte que les éditeurs soient contents des revenus générés par Sublime, de gérer l’intégration des sites, le suivi journalier des comptes et de faire en sorte que notre inventaire soit optimisé pour notre demande.
Après presque 6 ans chez Sublime et le rachat de la boîte par un grand groupe, j’ai voulu apprendre d’autres choses. Je viens donc de rejoindre Quantcast en tant que Senior Account Manager (Supply) pour l’Europe. Quantcast est une plateforme qui utilise le machine learning pour permettre aux agences, marketers et éditeurs de mieux connaître leurs audiences et de les monétiser par la suite. Concrètement, ils ont leur pixel sur plus de 100 millions de sites web/mobile et cette data leur permet de modéliser des audiences-type pour n’importe quel site/catégorie/article avec des données socio-démographiques mais aussi leurs intérêts, leurs intentions d’achats, leur CSP, etc. Le gros avantage de Quantcast est sa first party data, toujours utilisable après la dépréciation des 3rd party cookies (mi 2023).
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre métier ? Quels sont les outils utilisés au quotidien ?
Globalement Excel et des outils de data visualisation (Looker, Tableau), PowerPoint pour les présentations et ensuite les outils internes de la boîte pour créer des tags audiences ou publicitaires, des private marketplaces (PMP) etc.
Quelles sont les compétences et qualités nécessaires pour exercer ce métier ?
Évidemment des qualités relationnelles. Dans mes différents postes, j’ai toujours été amenée à discuter avec toutes les teams internes (Tech, Finance, Marketing, Sales, AdOps, Studio crea) et tous types d’éditeurs (des très gros groupes media, adnetworks, aux créateurs de blog qui s’y connaissent mal en publicité digitale). Il faut vraiment savoir s’adapter à son interlocuteur.
Ensuite il faut aussi de la curiosité ! En travaillant dans l’Adtech, il faut aimer le côté technique des structures. Et plus on apprend, moins on a besoin de support technique pour les tâches quotidiennes.
Enfin je dirais la gestion du temps et des tâches. En travaillant pour de petites équipes et/ou structures, on a souvent des projets parallèles à nos tâches quotidiennes et de temps à autre, la pression publicitaire peut être forte donc il faut bien savoir gérer son temps pour être performant.
Qu’est-ce qui a motivé votre départ à Londres ?
Comme expliqué dans mon parcours, mon niveau d’anglais était la motivation la plus importante. Je me voyais mal travailler en communication et ne pas savoir parler anglais correctement.
À mon époque, nous n’avions pas encore la possibilité de partir à l’étranger et j’avais aussi envie de découvrir un autre pays, une autre culture et Londres étant réputée en publicité digitale, je n’ai pas hésité.
Royaume-Uni vs France : sur le plan professionnel quelles sont les principales différences que vous constatez ?
Les différences sont grandes ! Le plus frappant quand je suis arrivée est la facilité à créer des relations professionnelles et à faire tester des solutions/produits à des clients. Les gens sont très ouverts et contents de tester de nouvelles choses sans avoir besoin de 50 approbations de la hiérarchie ou de 3 mois de révision de contrat. Les gens bougent vite, testent vite et stoppent rapidement si la solution ne leur convient pas ou signent vite si c’est le cas !
Autre grosse différence aussi : les pubs ! Beaucoup de réunions se passent au pub, dans un environnement décontracté, sans trop de pression ce qui est très agréable. Pas mal de mes clients sont devenus des amis rapidement.
La hiérarchie est plutôt horizontale et donne beaucoup d’indépendance aussi. Globalement, les gens se font confiance et chacun s’organise à sa façon.
Il est aussi toujours intéressant de rappeler qu’il est mal vu de travailler tard au Royaume-Uni, à 17h30, tout le monde se déconnecte pour profiter de sa vie personnelle.
Et plus précisément dans votre métier ? Est-ce que la programmatique est davantage utilisée au Royaume-Uni par exemple ?
Beaucoup plus au Royaume-Uni en effet. Chez Sublime, étant donné qu’il y avait un bureau français, j’ai bien vu les différences. Au Royaume-Uni, je dirais que plus de 90% de nos campagnes étaient programmatiques contre 50-60% pour la France.
Encore une fois, comme les gens aiment tester de nouvelles choses, le pays est bien plus en avance. Chez Quantcast, on m’a même déjà dit que le bureau anglais était plus avancé que les US !
Vous faites partie de la promotion 2012, pourquoi avoir choisi l’ESP ?
J’avais initialement débuté des études en psychologie avant de me rendre compte que les métiers qui en découlaient n’étaient pas faits pour moi. Après avoir fait un bilan de compétences, la publicité était ressortie et cela m’a intéressée. J’ai été ravie de trouver une école qui m’acceptait en cours d’année. Le côté professionnalisant de l’école m’a aussi beaucoup plu.
En quoi votre scolarité à l’ESP vous a permis d’accéder au poste que vous occupez aujourd’hui ?
Le fait d’avoir eu beaucoup de stages a été très bénéfique pour moi. Cela m’a aidée à être plus à l’aise dans un environnement professionnel et à savoir ce que je voulais faire ou ne pas faire. Les intervenants de l’ESP nous ont aidés à avoir une image plus juste de toutes nos possibilités.
Quels souvenirs gardez-vous de l’ESP ? Quels sont les plus de l’école ?
Les cas pratiques ! J’en ai vraiment gardé de bons souvenirs. C’était top de pouvoir travailler en groupe pour de vraies entreprises, ça nous donnait le sentiment d’être importants. Pour les plus, à nouveau, vraiment le côté professionnalisant de l’école.
Avez-vous un message à faire passer aux étudiants de l’école ?
Bon courage à tous et gardez contact avec les anciens de l’ESP, étant tous dans le même domaine, cela peut beaucoup aider plus tard 🙂